Les Portes
Paru le 20 septembre 2022
Préface
Le ciel a-t-il des portes ? Telles les sublimes Cent portes de Thèbes chantées
par Homère ?
Celles-ci sont simples, menaçantes… misérables ou triomphantes… mais marquent toujours le seuil énigmatique d’un mystère qui cache… et qui se tait ! Et le drame se trouve nommé !
Une voix s’élève alors prophétique, tantôt cinglante tantôt impitoyable, mais toujours implacablement rythmée et modulée. La voix tellurique qui enfle pour nous alerter sur l’état de notre monde est celle d’un nouveau venu, Philippe Siméon qui étale une suite d’allégories lyriques, échevelées et somptueuses.
Pour ce faire, il ne recule pas devant la force des mots. Un réquisitoire méticuleux, sans appel, intenté aux Hommes, en autant d’étincelles au ton prophétique, et autant de portes fermées, au seuil d’une attente déçue, qui se fait accusation ! Féroce allégorie des temps modernes… mais aussi des temps éternels : pouvoirs et peuples… injustices et misères, que les hommes ont en eux… et de tout temps partout répandent. Dénonciation visionnaire de notre civilisation avec ces portes et ces murs que les nantis interdissent de franchir aux entrants et aux enfants…
Une indignation passionnée, une terrible furie poétique, débordante, parce qu’écho de souffrances trop longtemps tues ou réprimées. Mais aussi, une immense compassion et une infinie tendresse envers tous ceux que notre Histoire a délaissés, leurrés et humiliés…
Travaillé en profondeur par le devenir de l’Être et le salut de son espèce, le poète refuse que l’Homme se laisse forger son destin par la décadence et la débâcle… qu’il se détourne aussi irresponsablement de son grandissement.
Philippe Siméon nous ouvre donc ses quarante-neuf Portes symboliques, au rythme d’une cadence infernale aux sonorités apocalyptiques, qui scandent une marche en cinquante-deux tableaux emblématiques alignés sous nos yeux afin de nous alerter pour échapper à l’humaine
fatalité. À nous de saluer cette voix qui s’élève, et de la répercuter du ponant au levant ! Bien conscients, avec Balthasar Gracián que tous ceux qui voient n’ont pas les yeux ouverts, ni tous ceux qui regardent ne voient pas.
Hannah Obadia
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